Alors qu’on croyait le projet mort et enterré – du moins pour un bon moment -, un énième rebondissement vient d’avoir lieu concernant le contrôle technique pour les deux-roues motorisés.
Quelques semaines avant les élections présidentielles, le gouvernement avait officiellement ajourné la directive européenne qui voulait imposer une telle mesure. Mais coup de théâtre, sous la pression d’associations écologistes telles que « Ras Le Scoot », « Respire » et « Paris sans voiture », le Conseil d’Etat a finalement décrété l’application du contrôle technique des 2RM à partir du mois d’octobre prochain.
Ainsi, sont concernés les 2-roues et 3-roues motorisés, mais aussi les cyclomoteurs et les voitures sans permis. Comme pour les voitures, ce contrôle sera normalement obligatoire au bout de 4 ans pour les véhicules neufs, puis tous les 2 ans. Une hérésie pour ses détracteurs qui n’hésitent pas à rappeler que les 2-roues ont presque l’obligation d’être entretenus, sous peine de risquer l’accident beaucoup plus facilement. On peut également rappeler que d’après la Motorcycle Accidents In Depth Study (MAIDS), moins de 0.5% des accidents de deux-roues sont imputables à des défaillances techniques.
Dans tous les cas, cette mise en application est loin d’être effective. Déjà, cela voudrait dire plus de 2 millions de véhicules à passer dans l’année, si on compte uniquement les 2-roues de plus de 125cm3 immatriculés entre 1960 et 2016. Les organismes de contrôle techniques, qui poussaient vers sa mise en place, semblent pris au dépourvu et indiquent qu’ils n’ont pour l’instant ni les infrastructures, ni les protocoles, ni les contrôleurs formés pour. Quant à la Fédération Française des Motards en Colère, elle est plus que jamais mobilisée pour tenter d’enrayer le processus.
Les mois qui suivent seront donc décisifs pour savoir enfin à quelle sauce nous allons être mangés…